Rappel historique
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1206 : fondation d'une abbaye de religieuses à Mègemont par Dauphin, comte d'Auvergne. Cette création est confirmée par une bulle du pape Honoré III en 1219. A noter que Mègemont n'est pas fondée par une autre abbaye cistercienne, ce qui est en soi une entorse à la Règle.

Ce monastère primitif est implanté à 400 mètres environ du site actuel.

Fin du XIIIe siècle (?) : destruction totale de l'abbaye, sans doute à cause de la rupture d'une digue fermant l'étang des moniales.

1283 : signature d'une charte entre Delphine, abbesse de Mègemont et le comte Robert II Dauphin, qui codifie les rapports entre ces deux puissances locales.

v1340 : reconstruction totale de Mègemont, sur le site actuel, avec les pierres de l'ancien monastère.

XIIIe - XIVe : c'est une époque de prospérité pour l'abbaye. qui sera peu affectée, au moins économiquement, par la guerre de Cent Ans. Les moniales, dont le nombre atteint probablement la vingtaine, achètent quelques terres dans les environs.

1520 : on dénombre 14 moniales, sans compter les soeurs converses.

1575-1576 : pillage de l'abbaye par les Huguenots qui tiennent la ville d'Issoire. Les bâtiments sont très endommagés, les archives brûlées.

1565-1587 : épidémie de peste dans la région.

v1601 : Mègemont est placé sous le régime de la commende et son bénéfice accordé à Philibert de Nerestang, qui possède également l'abbaye cistercienne de La Bénisson-Dieu, dans la Loire.

1603 : Ce dernier place bientôt sa fille Françoise sur le trône abbatial. L'abbesse Michelle de Bellestat est déposée.

1603-1605 : Nerestang, considérant que l'abbaye en ruines est insalubre et dangereuse pour la santé de sa fille, engage d'importants travaux de restauration.

1611 : le monastère ne compte plus que 9 religieuses et 2 converses.

La même année, Philibert de Nerestang, qui trouve décidément Mègemont malsain pour Françoise, va résoudre ce problème de façon plutôt originale... La petite abbesse part à La Bénisson-Dieu, accompagnée des moniales; les moines de La Bénisson-Dieu faisant le chemin inverse...

XVIIe - XVIIIe : décadence progressive de Mègemont, désormais abbaye de moines.

1654 : partage des revenus de l'abbaye en trois parts : une pour l'abbé commenditaire, une pour les moines et la dernière pour l'entretien de l'édifice. A cette occasion un état des lieux est établi qui se révèle catastrophique : le cloître est en ruine, la plupart des salles ont été transformées en granges... L'abbatiale n'est pas en meilleur état : la voûte de la nef, fissurée, est sur le point de s'effondrer.

1682 : construction d'un mur séparant la nef menaçant de s'écrouler du reste de l'édifice.

v1700 : accentuation des conflits entre l'abbaye et les paysans locaux.

1743 : reconstruction du bâtiment des moines, au sud de l'église, dans un style classique.

1776 : nomination du dernier prieur claustral. Mègemont ne compte plus que 2 à 3 moines.

1791 : vente de l'abbaye à des particuliers qui la transforment bientôt en ferme.

v1830 (?) : effondrement de la nef de l'abbatiale.

1868 : l'église est revendue séparément de l'abbaye. Son propriétaire ne l'entretient pas : elle tombe en ruine.

v1900 : destruction partielle de la chapelle Sainte-Catherine lors de la réalisation d'une porte pour engins agricoles.

1992 : création de l'association des amis de Mègemont.

1994 : rachat de l'église par la commune de Chassagne.

1996 : classement de l'abbaye par les Monuments Historiques et début de la restauration de l'abbatiale.

Les travaux, financés par le Conseil Général, le Conseil Régional et l'État ont été très lourds : réfection totale de la couverture de l'église, des contreforts du chevet et reconstruction partielle de la chapelle Sud, dont le fond avait été défoncé au début du siècle.

introductionplan de l'abbaye